4.1. Les mots et les morphèmes

L’opération de segmentation doit être justifiée de la même manière dans le mot. Quelques exemples :

a. refaire :

re- -faire
re- dé- faire
-faire -coudre recoudre

b. souhaitable :

souhait- -able
souhait- néglige- négligeable
-able -er souhaiter

c. chantons :

chant- -ons
chant- mange- mangeons
-ons -ez chantez

Le mot refaire s’analyse en deux morphèmes re- et faire et ce découpage se justifie par le fait qu’on peut remplacer chacun des deux morphèmes par un autre ayant une signification différente : re- commute avec - pour donner défaire, et faire commute avec coudre pour donner recoudre.

Le mot souhaitable s’analyse en deux morphèmes souhait- et -able : souhait- commute avec néglige- pour donner négligeable, et -able commute avec le morphème d’infinitif -er pour donner souhaiter.

Le mot chantons s’analyse en deux morphèmes chant- et -ons : chant- commute avec mange- pour donner mangeons, et -ons commute avec -ez pour donner chantez.

Pour des raisons de commodité - pour ne pas alourdir la description - l’opération de segmentation et de commutation proposée dans ces exemples se fait à partir de la forme écrite des mots. Si l’on voulait être rigoureux, il faudrait la faire à partir de la transcription phonologique.

Dans ces trois mots, les deux morphèmes qui composent chacun des mots ne sont pas à mettre sur le même plan. Nous allons donc distinguer dans un premier temps les morphèmes libres et les morphèmes liés, puis les radicaux, les bases et les affixes.