Première partie du cours

1.3. La langue standard

Le finnois standard est le produit des différents dialectes parlés en Finlande et au-delà à l’est. La normalisation de la langue (fixation de la forme écrite et de la forme orale enseignée dans tout le pays) s’est faite de façon volontaire dans la deuxième partie du XIXe siècle.

On trouve dans la langue des formes concurrentes qui sont le vestige de la fusion des dialectes. Exemple : pour exprimer l’absence de quelque chose, on utilise soit une préposition (dialectes de l’ouest) ilman, ilman rahaa sans argent soit une désinence casuelle (dialectes de l’est) rahatta = raha+tta (raha+abessif) sans argent.

L’évolution actuelle de la langue (notamment à Helsinki) s’est faite à partir du finnois standard qui s’est peu à peu imposé au XXe siècle dans tout le pays au détriment de la pratique dialectale.

La normalisation de la langue étant relativement récente, l’écart entre le finnois standard et les différents dialectes n‘est pas très important. Le finnois standard est la langue que l’on trouve dans la littérature et dans la presse, qu’on entend à la télévision et à la radio, et qu’on utilise dans les situations de langue soutenue. Par contre, l’écart entre le finnois standard et le finnois moderne parlé couramment est plus important, dans la mesure où les mots et les structures des langues indo-européennes ont pris – et prennent de plus de plus – le pas sur les mots et les structures d’origine finno-ougrienne. Sur ce point, l’usage de la langue l’a emporté sur la volonté des normalisateurs qui avaient voulu dans certains cas maintenir, voire même rétablir, des mots et des structures conformes avec l’origine de la langue. Deux exemples simples suffiront à illustrer ce point, un dans le domaine du vocabulaire et l’autre dans celui des structures de la langue :

  1. On utilise aujourd’hui le terme konduktööri contrôleur de train plutôt que junailija (mot fabriqué sur une base finnoise).

  2. L’expression de la possession se fait en finnois standard au moyen d’un suffixe personnel qu’on ajoute au nom à la manière d’une conjugaison : autoni = auto+ni (auto+1SG) ma voiture. Dans la langue courante, on utilise plutôt un déterminant possessif comme en français, en anglais, en allemand... mun auto = ma voiture.